Vélib : début de la liberté

Vélib, chargé à 7H du matEn tant que cycliste militant depuis plus de 15 ans à Paris pour une plus grande utilisation du vélo au dépend de la voiture en ville, je me permet d’être le 10 000ième gars à écrire un article sur ce nouveau mode de transport “semi-commun”.

Depuis qu’il existe, à peine 1 ou 2 mois, il y a déjà beaucoup plus de vélo. Même les grèves contre Juppé n’ont pas réussi à faire ça, ou du moins, pas de manière aussi durable (on peut expérer que cet effet continuera).
Mais déjà aussi, on entend plein de rabas-joie, même parmis les cyclistes “de la première heure” (avant Vélib) dire qu’il y a plein d’abus, de vélo sur les trotoirs ou brulant les feux, de ces Vélib qui ne savent pas faire de vélo, etc … Je trouve ça ahurissant cet état d’esprit si ralleur ! Listons les “petits avantages évident” que l’on peut considérer comme acquis :
1) D’abord, ça fait plein de monde qui font plus de sport et donc, autant de gens qui sont moins susceptible d’avoir des maladies vasculaires.
2) Ca fait également beaucoup plus de gens potentiellement capable de vous indiquer le chemin autrement qu’en disant “vous prenez la ligne 12 et changez à Opéra”. (ou pire, en citant le bus !). (oui, là, je m’adresse aux “cyclistes de la première heure”)
3) Parce qu’un cycliste, ça parle plus qu’un passager dans le métro, on pourra peut-être arréter de dire que les Parisiens sont anti-sociaux.
4) ça donne raison à tous ceux de l’équipe municipale qui défendent les pistes cyclables. Avant, à chaque inauguration de piste, on entendais un commentaire du genre : “c’est bien utile ces pistes cyclables sans cycliste parisien …”‘
5) les voitures s’habituent aux vélos, et arrêtent de nous ignorer sur la route, comme si on était juste des piétons plus chiants.

Mais tous ces détails sont dérisoires à l’ensemble de la société. Je peux comprendre.
En revanche, ce qui devrait intéresser tout le monde, c’est le nombre d’accidents. Et là, il faut se retourner vers les autres villes qui ont fait l’expérience. Et à chaque ville qui a augmenter significativement le nombre de vélo, le nombre d’accidents à diminuer. Donc, on peut penser (et je ne m’en prive pas) que même si ces Vélibs j’m’en-foutiste grillent tous les feux, il y aura, (après peut-être un temps d’adaptation) une baisse des accidents.
D’ailleurs, les Australiens ont également tenté l’expérience contraire. Ils ont rendu obligatoire le casque pour les cyclistes. Bilant premier : une baisse de la mortalité cycliste ? NON !!! une baisse des cyclistes tout court de 30%: qui veut porter un casque dans un pays chaud ? Conséquence secondaire : une stagnation du nombre de mort. Conclusion : le nombre d’accident de vélo ne dépend pas du nombre de vélo, mais du nombre de voiture !
Et c’est bien là l’enjeu. A force de vélo, on réduira surement le nombre de voiture à Paris, et parallèlement leur vitesse, ce qui diminuera “comme par enchantement” le nombre d’accidents pour les cyclistes et les piétons et même, pour les voitures.
Je vous l’accorde, lorsqu’on voit certains “Vélibeurs” sur la route, on se demande comment la mortalité cycliste pourraient diminuer. Mais j’en fait le pari ici, au bout d’un an, il y aura au pire, une stagnation du nombre de mort cycliste (1 ou 2 par an à Paris), au mieux, une diminution : zéro mort.
Certes, on pourrait dire de moi que j’ai “la foi”, mais il me semble que c’est une foi bien raisonnée, sur des exemples mondiaux, et j’imagine qu’à Lyon, l’expérience n’a pas été toxique, sinon, nous n’aurions pas de Vélib. Mais n’est-il pas de bon sens d’imaginer que les voitures s’habitueront et à force, respecterons plus les vélo, que les cyclistes se disciplineront (déjà, la police est sur la brèche), que les pistes cyclables seront moins encombrées et peut-être, même qu’un jour, on aura de vraies pistes cyclables qui ne disparraissent jamais après le feu rouge, qui seront sur la chaussée et non pas sur le trotoir, etc …

Je suis un peu déçu de n’avoir pas écrit dans ce blog “le vélo vaincra” il y a dix ans, comme je le pensais à l’époque. J’ai bien l’impression que c’est en train d’arriver :). Dans 2 ans, on aura diviser par 2 le nombre de voiture circulant dans Paris.

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